La centralisation des soins porte ses fruits : de meilleurs résultats après les chirurgies du pancréas et de l'œsophage

Les résultats obtenus après cinq ans de centralisation des soins montrent une baisse de la mortalité après une chirurgie complexe du pancréas et de l'œsophage.

Une étude menée par la Fondation Registre du Cancer (Belgian Cancer Registry, BCR) montre que la mortalité 90 jours après une opération diminue lorsque les hôpitaux pratiquent plus d'opérations complexes du pancréas ou de l'œsophage. Sur base de ces observations, l'INAMI a commencé à concentrer ces procédures en 2019, actuellement dans quinze (pancréas) et huit (œsophage) centres de référence. Les critères de qualité pour la chirurgie complexe et le remboursement de la discussion multidisciplinaire préalable ont été fixés dans un accord entre l'INAMI et les centres de référence avec enregistrement obligatoire des données pour le BCR, qui analyse et rapporte les données fournies.

L'analyse des données montre qu'au cours des cinq dernières années, 2.626 patients atteints de troubles du pancréas ont fait l'objet d'une consultation multidisciplinaire. Parmi eux, 1.011 patients (38,5%) ont subi une intervention chirurgicale, dont 799 pour une tumeur maligne. Pour les affections de l'œsophage, 1.012 patients ont été discutés, et 401 d'entre eux (39,6%) ont été opérés. 371 de ces opérations concernaient une tumeur maligne. 

La tendance est clairement à la chirurgie mini-invasive - une technique qui consiste à opérer par des incisions plus petites, souvent à l'aide d'une caméra et d'instruments spécialisés. Contrairement à la chirurgie ouverte, cette technique permet de moins endommager les tissus, d'accélérer le rétablissement et de réduire les cicatrices. Pour les troubles du pancréas, la proportion de chirurgie ouverte est passée en cinq ans de 67,6% à 51,6%, et de 41% à 27,2% pour les troubles de l'œsophage.

Le taux de mortalité à 90 jours - une mesure clé de la qualité de la chirurgie - était en moyenne de 4,4% chez les patients opérés d'une affection du pancréas au cours des cinq années de la convention, et de 3,4% au cours uniquement de la cinquième année. Pour les troubles de l'œsophage, ce taux était respectivement de 5,9% et de 4,0%. Pour examiner l'impact de la centralisation des soins, la mortalité à 90 jours avant la centralisation (2015-2018) a été comparée aux trois premières années et demie après celle-ci (2019-2022). Les différences entre les patients, telles que les conditions concomitantes et le type de chirurgie, ont été prises en compte. Pour le cancer du pancréas, la mortalité à 90 jours a diminué de manière significative, passant de 7,3% à 5,4%. Pour le cancer de l'œsophage, elle a également diminué de manière significative, passant de 9,6% à 6,5%. 

Les cinq premières années de l'accord ont apporté non seulement des résultats cliniques solides, mais aussi des initiatives précieuses telles que la création d'associations scientifiques pour les centres d'expertise : le Belgian Pancreatic Cancer Group (BPCG) et l'Audit Belgian Esophageal Surgery (ABES). Ces groupes discutent régulièrement de sujets chirurgicaux, formulent des questions de recherche et analysent les résultats nationaux pour mettre en place des actions d'amélioration ciblées, telles que la réduction des complications.

Le BCR soutient cette centralisation des soins de manière active par le traitement et l'analyse des données, contribuant ainsi à l'amélioration de la qualité des soins pour les patients atteints de cancer en Belgique. Nous sommes impatients d'étendre ce modèle à d'autres types de cancers où la centralisation des soins peut apporter une valeur ajoutée évidente aux patients.

En savoir plus sur les centres spécialisés, l'accord et les résultats:

Chirurgie du pancréas : Remboursement dans un centre spécialisé conventionné

Chirurgie de l’œsophage : Remboursement dans un centre spécialisé conventionné